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Description

Né à: Albero Bajo, Huesca
Âge: 25
Progéniture: 0
État civil: Célibataire
Emploi: Étudiant en histoire à l’Université Autonome de Madrid
Date de l'attentat: 13/09/1979
Lieu de l'attaque: Madrid
Arme: Bate de beisbol
Assassiné par: Extrême droite

Description

José Luis Alcazo Alcazo avait terminé ses études d’histoire à l’Université autonome de Madrid : il avait projeté de revenir à sa ville natale d’Albero Bajo, province de Huesca et de s’occuper du patrimoine familial. Ce 13 septembre 1979, il était allé à Madrid pour retirer son dossier universitaire et déménager. Sa famille l’avait accompagné pendant ce voyage. Mais ce jour-là il avait également pris rendez-vous avec ses amis d’université dans le parc El Retiro de Madrid pour leur dire aurevoir. Il avait l’habitude de se réunir avec José Luis Alcazo, qu’ils appelaient affectueusement « Josefo » et Marisol de Mateo, Jesús Oyamburu, Luciano Sánchez et Mariela Quiñones. Ce jour-là Luis Canicio, ami de Mariela les avait également rejoints.

La nuit tombait et le groupe d’amis de José Luis Alcazo s’engagea sur la promenade de Fernán Núñez. Soudainement ils entendirent quelqu’un crier « maintenant » de derrière les arbustes et des adolescents foncèrent sur eux armés de battes de base-ball et de bâtons. Il s’agissait d’un groupe de jeunes d’extrême-droite descendus en ville avec des battes de base-ball et des bâtons pour « défendre » leur zone.

« Ils ont d’abord attaqué Luis, puis Jesús » se souvient Mariela Quiónes dans un reportage publié dans eldiario.es le 12 septembre 2019. « Ils les ont frappés dans le dos, ils n’ont donc pas vu leurs agresseurs pour se défendre. Ils ont fracassé la tête de Luis, il s’est effondré, inconscient, à terre ». José Luis se lança alors à la défense de ses amis. « Josefo s’est retroussé les manches et c’est à ce moment qu’ils se sont tous mis contre lui » expliquait Quiñones (eldiario.es, 12/09/2019). « Il a essayé de retirer la batte à l’un d’entre eux puis s’est mis à courir. Il a été arrêté net contre une clôture métallique. Il a trébuché et alors qu’il était à terre les agresseurs se sont acharnés contre lui. Jusqu’à ce qu’il arrête de bouger, après un coup de batte sur le crâne ».

Les autres amis prirent la fuite comme ils le purent. Quelques heures plus tard ils apprirent que Josefo avait été transféré à l’hôpital de La Paz. Lorsqu’ils y arrivèrent, ils trouvèrent ses parents totalement abattus : ils venaient d’identifier le corps de Josefo.

Il y avait 10 agresseurs. Huit d’entre eux avait plus de 16 ans, l’âge pénal. Ils s’auto-proclamaient « les batteurs » et disaient vouloir défendre la « zone nationale » du centre de Madrid où ils vivaient. C’est pourquoi ils sortaient « nettoyer El Retiro » de « délinquants, drogués, agresseurs et homosexuels », selon leurs déclarations à la police. Ils s’appelaient José Miguel Fernández Marín, Emeterio Iglesias Sánchez, Miguel Cebrián Carbonell, Gabriel Rodríguez Medina, les frères Ángel Luis y José Antonio Nieto García, Fernando Pita da Veiga Corral et Eduardo Limiñana San Juan, ce dernier responsable moral ayant confessé être l’auteur du coup mortel. Les deux autres étaient mineurs : Pablo Calderón Fornos, 14 ans et le troisième des frères, Nieto García, 15 ans.

Des 10 agresseurs, seuls huit furent condamnés, ceux qui avaient atteint l’âge pénal. Les deux mineurs, Pablo Calderón Fornos et le cadet des trois frères Nieto García impliqués, José María, ne passèrent que quelques mois dans un centre de détention pour mineurs et ne furent pas jugés. Parmi les huit auteurs jugés, trois seulement furent condamnés à des peines allant au-delà de la période de prison préventive et qui les obligeaient à revenir en prison après le jugement : Eduardo Limiñana condamné à un peu plus de onze ans, Gabriel Rodríguez plus de dix ans et Ángel Luis García Nieto, le plus âgé de tous, quatorze ans de détention.